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RENCONTRES DU SOIR 2021-2022 / Un cycle de conférences de l’École Supérieure d’Art de Lorraine à Metz

Toute l’année
Auditorium de l’ÉSAL – rue de la citadelle à Metz

Afin d’enrichir la pédagogie des différents ateliers de l’ÉSAL, les enseignants ont rassemblés collégialement un cycle de conférences adossé à la pédagogie de plusieurs ateliers, ARC et séminaires. Ces conférences sont destinées aux nouveaux et anciens étudiants, aux partenaires de l’ÉSAL et au tout public.
Le principe des Rencontres du soir, initiées par l’artiste Claire Tenu il y a trois ans, est d’ouvrir le champ des savoirs et des pratiques en invitant des artistes, historiens des arts, scientifiques, anthropologues, chercheurs, etc. qui ont en commun de “situer” leurs expérimentations, leurs pratiques et leurs recherches.

Cette année, plongez au cœur du vivant sonore avec Marc Namblard ; faites un bon dans l’histoire de l’art et des pratiques qui titillent les institutions avec Robert Fleck, spécialiste de Bazon Brock ; découvrez les méthodes d’enquêtes de terrain et de collaborations du duo Denicolai & Provoost ; questionnez la maladie à la lumière de l’art avec l’anthropologue Julien Ribeiro et analysez les relations entre art et politique avec l’historienne Michèle Riot-Sarcey.

Les Rencontres du soir ont lieu à l’auditorium de l’ÉSAL à Metz à partir de 18h, à l’exception de la conférence du 10 novembre (17h). Elles sont ouvertes à tous.  

Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, l’accès aux conférences est soumis au passe sanitaire qui sera contrôlé à l’accueil.   

Programme 2021-2022 des Rencontres du soir / Cycle « Expériences situées »

#1 - La pratique audio-naturaliste, entre art et science, avec Marc Namblard  
Mercredi 10 novembre 2021, à partir de 17h 

#2 – Penser un art performatif et écologique : la ligne de Hambourg de 1959 et sa réactivation à Metz en 2022 entre Friedensreich Hundertwasser et Bazon Brock, avec Robert Fleck, critique d’art, directeur adjoint de la Kunstakademie de Düsseldorf.  
Mercredi 17 novembre 2021 

#3 La nuit je rêve de couleurs : Derek Jarman, un artiste Queer, avec Stéphane Ghislain Roussel, metteur en scène et curateur  
Mercredi 1er décembre  

#4 — Comment voir la même autre chose ? avec Denicolai & Provoost, artistes 
Mardi 18 janvier 2021 

#5 — Poétique de la rencontre, avec Amandine Turri Hoelken
Mercredi 2 février 2022 

#6— Quelle création quand on n’a plus rien à perdre ? , avec Julien Ribeiro, anthropologue et curateur 
Mercredi 23 février 2022

> détail des conférences ci-dessous

#1 - LA PRATIQUE AUDIO-NATURALISTE, ENTRE ART ET SCIENCE 

avec Marc Namblard
mercredi 10 novembre 2021, à 17h
auditorium de l’ÉSAL 

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Chants et percussions d’oiseaux, chœurs d’amphibiens, appels et échos de mammifères, stridulations et cymbalisations d’insectes, rumeurs de cours d’eau et de vent, grondements d’orages ou de glaces, bruissements de plantes… tels sont les nombreux sujets d’écoute et d’enregistrement des « audio-naturalistes », qu’ils soient amateurs ou professionnels, à travers le monde. Fréquentant un certain nombre de disciplines scientifiques (éthologie, écoacoustique…), leur pratique se déploie en-dehors du cadre de la recherche académique, dans des domaines très variés, le plus souvent artistiques (musique, cinéma, spectacle…) et pédagogiques. Leur quotidien est fait d’affûts, d’approches et de contorsions silencieuses, de pièges à sons, de rencontres furtives et d’observations inattendues… 

Cette conférence est avant tout un temps d’échange ponctué de courtes diffusions de phonographies. Elle a pour objectif principal de faire découvrir cette activité encore méconnue par l’intermédiaire de travaux réalisés aux quatre coins du monde par des amoureux de la polyphonie du vivant et des vibrations naturelles abiotiques… 

Marc Namblard est invité dans le cadre de « En résonances », un projet pédagogique inter-sites (ESAL Metz / Épinal) suivi par Eléonore Bak, Yvain von Stebut (coordination), Hélène Guillaume, Mélanie Poinsignon, Pierre Villemin et Jean-Christophe Roelens. 

#2 - Pensert un art performatif et écologique : la ligne de Hambourg de 1959 et sa réactivation à Metz en 2022 entre Friedensreich Hundertwasser et Bazon Brock

avec Robert Fleck
mercredi 17 novembre 2021, 18h
auditorium de l’ÉSAL 

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En 1959, dans la classe du peintre et éphémère professeur à l’école des beaux-arts de Hambourg Friedensreich Hundertwasser (1928-2000), fut réalisée une ligne spiralée ininterrompue, sur proposition de Bazon Brock, artiste et penseur, par les étudiants et plusieurs autres personnes. Cette réalisation est considérée comme l’un des premiers « happenings ». Conçue comme un « action teaching », elle fut l’occasion d’une collaboration non hiérarchique à une œuvre commune et d’une expérience de la nature performative du dessin, alimentée par des discussions théoriques et des moments de vie partagés. Dans le cadre de l’exposition « L’art d’apprendre. Une école des créateurs » au Centre Pompidou-Metz (février-août 2022), Bazon Brock propose aux étudiants de l’ÉSAL de réaliser une nouvelle « ligne de Hambourg », sous le titre : « Être artiste par oublier de l’être. Un bond en avant vers une esthétique de l’omission ». Pour préparer ce moment, l’historien et critique d’art Robert Fleck, professeur à la Kunstakademie de Düsseldorf et curateur de la récente rétrospective « Hundertwasser — Egon Schiele : imagining tomorrow », viendra présenter l’histoire de cette œuvre, les enjeux de sa réactivation et le travail de Bazon Brock.  

Robert Fleck, critique d’art et directeur adjoint de la Kunstakademie de Düsseldorf, est invité dans le cadre du séminaire « pédagogies d’artistes ». 

#3 La nuit je rêve de couleurs  : Derek Jarman, un artiste Queer

avec Stéphane Ghislain Roussel
mercredi 1er décembre 2021, 18h00
auditorium de l’ÉSAL

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Peintre, cinéaste, écrivain, homme de théâtre, jardinier, Derek Jarman né à Londres en 1942, n’aura de cesse d’explorer au sens alchimique la création sous toutes ses formes, concevant avec générosité et engagement un univers à la fois baroque et radicalement contemporain. Le 22 décembre 1986, à une époque où le Thatchérisme impose son néo libéralisme écrasant et dévastateur, il annonce publiquement sa séropositivité, posant avec force et courage un acte puissamment militant, se faisant l’un des porte-paroles de la communauté gay. Figure marquante de l’«histoire» queer, ses films reconnaissables à leur poétique visuelle mêlée d’”iconoclash” autant que sa peinture, ou son traité de couleurs Chroma, écrit à une époque où il perd la vue, constituent des jalons dans l’histoire d’un art de l’autobiographique. Ce besoin permanent de créer prend une voie nouvelle fédératrice, lorsqu’il entame son jardin du Prospect Cottage, sorte d’œuvre totale où vie et création ne font plus qu’un. Dans une forme de permaculture des arts, ce jardin devient le terrain quasi magique du soin, miroir de son propre corps et dernier refuge à la fois fertile et protecteur, qui l’accompagne jusqu’à sa mort du sida en 1994. 

De par la puissance à la fois onirique et engagée de son art, Derek Jarman, artiste activiste encore bien trop méconnu convoque et annonce avec force et singularité, de très nombreux enjeux esthétiques, politiques et socio-écologiques de notre XXIe siècle.
Cette conférence introduit en quelque sorte de nouveaux chemins consacrés à la pluridisciplinarité ou “permaculture des arts” à l’ESAL. Elle entre en résonance avec l’exposition Dead Souls Whisper (1986-1993) Derek Jarman présentée jusqu’au 19 décembre 2021 au Crédac d’Ivry-sur-Seine, première grande exposition consacrée à l’artiste en France.
Violoniste et musicologue de formation, Stéphane Ghislain Roussel mène une carrière freelance de metteur en scène, de dramaturge et de commissaire d’exposition. Ses créations, telles que Monocle (2010-2020), Drawing on Steve Reich (2019) et Snowball (2019-2021) ainsi que de nombreuses performances, portent plus précisément sur les rapports entre la musique, les arts visuels et le corps. Il est fondateur et directeur artistique du bureau de création PROJETEN (Luxembourg), où les questions de nos rapports sensibles aux écosystèmes jouent un rôle central. Il a été commissaire de l’exposition « Opéra Monde, la quête d’un art total » au Centre Pompidou Metz. Il mène actuellement et parallèlement, une vaste recherche sur l’expansion de l’art total à travers les utopies à vivre et un travail sur le cri et ses résonances esthétique et socio-politiques dans une pluridisciplinarité transhistorique. En janvier 2022 il mettra en scène le diptyque d’opéras Der Kaiser von Atlantis et la création mondiale d’En vertu de… aux Théâtres de la Ville de Luxembourg. Il est coordinateur des projets pluridisciplinaires à l’ESAL.
Mercredi 1er décembre 2021, 18h00, auditorium de l’ÉSAL
Peintre, cinéaste, écrivain, homme de théâtre, jardinier, Derek Jarman né à Londres en 1942, n’aura de cesse d’explorer au sens alchimique la création sous toutes ses formes, concevant avec générosité et engagement un univers à la fois baroque et radicalement contemporain. Le 22 décembre 1986, à une époque où le Thatchérisme impose son néo libéralisme écrasant et dévastateur, il annonce publiquement sa séropositivité, posant avec force et courage un acte puissamment militant, se faisant l’un des porte-paroles de la communauté gay. Figure marquante de l’«histoire» queer, ses films reconnaissables à leur poétique visuelle mêlée d’”iconoclash” autant que sa peinture, ou son traité de couleurs Chroma, écrit à une époque où il perd la vue, constituent des jalons dans l’histoire d’un art de l’autobiographique. Ce besoin permanent de créer prend une voie nouvelle fédératrice, lorsqu’il entame son jardin du Prospect Cottage, sorte d’œuvre totale où vie et création ne font plus qu’un. Dans une forme de permaculture des arts, ce jardin devient le terrain quasi magique du soin, miroir de son propre corps et dernier refuge à la fois fertile et protecteur, qui l’accompagne jusqu’à sa mort du sida en 1994.
De par la puissance à la fois onirique et engagée de son art, Derek Jarman, artiste activiste encore bien trop méconnu convoque et annonce avec force et singularité, de très nombreux enjeux esthétiques, politiques et socio-écologiques de notre XXIe siècle.
Cette conférence introduit en quelque sorte de nouveaux chemins consacrés à la pluridisciplinarité ou “permaculture des arts” à l’ESAL. Elle entre en résonance avec l’exposition Dead Souls Whisper (1986-1993) Derek Jarman présentée jusqu’au 19 décembre 2021 au Crédac d’Ivry-sur-Seine, première grande exposition consacrée à l’artiste en France.

Violoniste et musicologue de formation, Stéphane Ghislain Roussel mène une carrière freelance de metteur en scène, de dramaturge et de commissaire d’exposition. Ses créations, telles que Monocle (2010-2020), Drawing on Steve Reich (2019) et Snowball (2019-2021) ainsi que de nombreuses performances, portent plus précisément sur les rapports entre la musique, les arts visuels et le corps. Il est fondateur et directeur artistique du bureau de création PROJETEN (Luxembourg), où les questions de nos rapports sensibles aux écosystèmes jouent un rôle central. Il a été commissaire de l’exposition « Opéra Monde, la quête d’un art total » au Centre Pompidou Metz. Il mène actuellement et parallèlement, une vaste recherche sur l’expansion de l’art total à travers les utopies à vivre et un travail sur le cri et ses résonances esthétique et socio-politiques dans une pluridisciplinarité transhistorique. En janvier 2022 il mettra en scène le diptyque d’opéras Der Kaiser von Atlantis et la création mondiale d’En vertu de… aux Théâtres de la Ville de Luxembourg. Il est coordinateur des projets pluridisciplinaires à l’ESAL.

#4 - Comment voir la même autre chose ? 

avec Denicolai & Provoost
mardi 18 janvier 2021, 18h
auditorium de l’ÉSAL 

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Artistes multidisciplinaires, le duo italo-belge Denicolai & Provoost travaille notamment avec l’animation, les objets, les installations, la performance, la vidéo et l’édition. Ils proposent des protocoles collaboratifs et processuels qui impliquent souvent des complicités avec des acteurs non liés au monde de l’art. Ils empruntent volontiers des éléments existants dans un contexte pour les associer, dissocier, les assembler les uns aux autres et formuler un langage. Dans l’intimité esthétique et politique de leur processus de digestion artistique, Denicolai & Provoost questionnent la liberté donnée aux artistes dans nos sociétés occidentales, dites démocratiques. 

Simona Denicolai et Ivo Provoost travaillent ensemble depuis le milieu des années 1990. Parmi les nombreux lieux sujets de leurs interventions se trouvent, entre autres, la Fondation Kanal — Centre Pompidou (Bruxelles, 2019), Le Plateau/FRAC Île-de-France (Paris, 2011), Glassbox (Paris, 2004), le Parc Saint Léger — Centre d’art contemporain (Pougues-Les-Eaux, 2003).

http://www.denicolai-provoost.com/ 

Ils sont invités dans le cadre de l’atelier Zone À Dessins, un projet d’enquêtes en territoires, suivi par l’artiste et professeur François Génot.

#5 — Poétique de la rencontre

avec Amandine Turri Hoelken

mercredi 2 février 202218h
auditorium de l’ÉSAL 

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Amandine Turri Hoelken est une artiste chercheuse sensible aux rencontres. Elle partage le quotidien de personnes souvent marginalisées ou invisibilisées avec lesquelles elle met en place au moyen de la photographie des formes collaboratives (expositions, éditions…). 

biographie et démarche

Après des études à l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy en photographie, Amandine Turri Hoelken poursuit son cursus à l’Université de Strasbourg en anthropologie sociale et culturelle. Ses recherches universitaires, ainsi que sa pratique s’étant portées sur la photographie documentaire collaborative et tout particulièrement dialogique, elle mène actuellement un doctorat en anthropologie visuelle (laboratoire DynamE) sur cette même thématique.

Amandine Turri Hoelken a expérimenté de 2012 à 2017 un premier documentaire collaboratif avec des « zonard·e·s » rencontré·e·s à Nancy. À partir de 2016, préoccupée tant par des questions personnelles, qu’éthiques et politiques, elle prolonge l’expérimentation de ces formes collaboratives de création, en s’intéressant cette fois-ci au sujet de l’immigration, et tout particulièrement de l’immigration Syrienne en France avec le projet toujours en cours Ahllanwasahllan / بياڤنو .

En 2018, avec la complicité de Léa Jiqqir, Nabila Halim et Clément Martin, elle fonde et organise Locomotion, un festival annuel de photographies et de vidéos dédiées aux formes expérimentales et sociales.

Elle réalise depuis 2010 des ateliers de photographie autour de l’information et des médias. Ces expériences sont fondamentales dans l’approche humaine, l’ouverture culturelle et la transmission du savoir. Dans cette même lignée, elle a enseigné l’anthropologie visuelle à l’Université de Strasbourg, en travaillant particulièrement sur les questions de la politique du regard et sur la façon dont l’image a pu servir de norme et de contrôle social. Elle enseigne aujourd’hui l’analyse de l’image et la médiation culturelle en information-communication à l’université de Lorraine.

Démarche

Le parcours de photographe et d’anthropologue d’Amandine Turri Hoelken l’amène à envisager le documentaire comme un moyen de transmettre des connaissances, mais aussi comme un outil de réflexion sociale et politique. En abordant des thématiques telles que l’immigration, les quartiers populaires, ou encore les personnes vivant en squats, elle souhaite montrer, en photographiant leurs quotidiens, que les histoires individuelles et parfois collectives des personnes rencontrées débordent toujours très largement des cadres sociaux auxquels on peut les assigner. Il importe ici de raconter leurs histoires de l’intérieur, en expérimentant des pratiques collaboratives.

Amandine Turri Hoelken cherche à construire un savoir collectif et à trouver des formes adaptées pour transmettre et rendre actives les personnes photographiées tout comme les publics. Il s’agit de tenter de transcender l’usage référentiel de la photographie pour aller vers un usage social capable de créer un dialogue et une collaboration.

Son travail interroge fortement la place de l’Autre et s’articule sur trois axes qui forment ce qu’elle appelle la photographie dialogique : la collaboration avec les personnes photographiées ; la multiplication des points de vue sur un même sujet ainsi qu’une réflexion éthique et politique sur les possibilités de connaissances de documentaires collectifs.

À l’instar de Meiselas et Sekula, artistes ayant fortement contribué à ces réflexions dans le travail photographique documentaire et ayant alimenté son intérêt pour celles-ci, chaque nouveau projet est l’occasion d’expérimenter de nouvelles formes de collaborations.

Amandine Turri Hoelken est invitée dans le cadre du séminaire Radio Théorie par Yvain von Stebut

Dans le cadre du séminaire RadioThéorie du jeudi 3 février, les échanges seront poursuivis en les confrontant aux expériences sonores des participants.

Graphisme : Guillaume Vrignaud et Valentine Poulet / ÉSAL. Image: Amandine Turri Hoelken

#6- Quelle création quand on n’a plus rien à perdre ? 

 

avec Julien Ribeiro
mercredi 23 février 202218h
auditorium de l’ÉSAL 

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En partant de l’histoire des luttes contre le VIH/sida, nous explorerons la diversité de techniques militantes développées par Act-Up New York et Paris et des liens qui ont existé et qui continuent d’exister entre ces associations et les artistes. Nous nous arrêterons plus particulièrement sur David Wojnarowicz, Gran Fury et Group Material. Nous discuterons ensuite de la frontière ténue entre l’Action Directe et la Performance. Nous nous interrogerons aussi sur que faire des savoirs et techniques ? Quels futurs et quelles transmissions ? Cela sera aussi l’occasion d’échanger autour de la valeur de l’art « militant » et sa reconnaissance par le marché et par les institutions. Pour éviter toute historicisation du VIH/sida, je vous présenterai, pour finir, les enjeux contemporains de la maladie et des artistes qui travaillent, aujourd’hui, sur ces questions. 

Anthropologue de formation, Julien Ribeiro (1984) est curateur et fondateur du Lavoir Public, espace de création dédié aux écritures en mutation à Lyon, qu’il a dirigé jusqu’en 2016. Il travaille sur les impacts qu’a le politique sur nos vies et sur nos processus de création, la place des minorités jouant un rôle central dans cette recherche. Membre fondateur du collectif WAW (archive LGBTQI et art contemporain), il est associé à la programmation de l’exposition David Wojnarowicz — History Keeps Me Awake at Night au Mudam (2019) et fait notamment partie du comité de suivi de l’exposition Histoire et mémoires des luttes contre le VIH/sida (2021) au Mucem de Marseille. Il travaille aujourd’hui sur les savoirs silenciés et la maladie comme partenaire en tant que curateur associé à l’Antre-Peaux (Bourges) et plus généralement aux nouvelles formes de transmissions de savoirs. Il s’occupe de la rubrique « Sida et cultures » de la revue Remaides. En tant qu’artiste, il a exposé en 2021 à la Maison Populaire de Montreuil dans le cadre de l’exposition La Clinique Du Queer et au Musée d’Art Contemporain de Lyon pour l’exposition IRL é RL — Effondrement des Alpes. Il est aussi à l’origine d’une collaboration entre le MAC VAL – Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne et l’association Act Up-Paris qui a, entre autres, donné lieu à la création d’une collection de T-shirts inédits produits par 20 artistes. Il est lauréat 2021 de la cité internationale des arts, la recherche qu’il y effectuera portera sur les liens entre responsabilités/réparations/conflits et les questions esthétiques. 

Julien Ribeiro est invité à l’occasion du workshop Nearer, my God to Thee, proposé par Stéphane Ghislain Roussel, coordinateur pluridisciplinaire à l’ÉSAL.